Caricature : déclaration du ministre des Affaires étrangères
Point de presse à l’issue du Conseil des ministres du Premier ministre, M. Jean-Marc Ayrault - Propos du ministre des Affaires étrangères, M. Laurent Fabius
- Paris, 19 septembre 2012
Q - … la liberté d’expression sur cette histoire de « Charlie Hebdo ». Êtes-vous inquiet sur ce qui pourrait se passer samedi ? Et quelles dispositions avez-vous prises, avec d’autres membres du gouvernement, pour éviter que les choses puissent mal se passer ?
R - Comme Jean-Marc Ayrault vient de le dire, la liberté d’expression est la règle en France. Bien sûr, le gouvernement la respecte. Maintenant, la liberté d’expression trouve ses limites dans les décisions des tribunaux. S’il existe tel ou tel excès, il appartient à des particuliers, à des groupes de saisir la justice qui dira si, oui ou non, les dispositions de la loi - c’est une loi de 1881 - ont été respectées. Voilà pour le volet sur la législation française. Maintenant, comme vous l’avez dit, au-delà de la loi il y a une émotion qui est présente dans un certain nombre de pays. Étant le chef de la diplomatie française, je parle de pays étrangers.
J’étais hier en Égypte, et nous savons ce qui s’est passé en Libye la semaine dernière et dans d’autres pays comme en Afghanistan. Il faut donc faire appel à la responsabilité, ne pas pratiquer des amalgames qui représentent un danger. C’est-à-dire que, du côté des musulmans, l’on considère qu’au fond il y a toute une série de pays qui sont laxistes, ce qui n’est pas du tout le cas. Et que du côté de pays appartenant à ce qu’on appelle l’occident, on considère que les musulmans sont des extrémistes, ce qui n’est absolument pas le cas. La religion musulmane est une religion pacifiste et paisible.
Sur un plan concret, j’ai donné instruction, après en avoir discuté avec le Premier ministre, de renforcer la vigilance dans nos postes partout à l’étranger où il pourrait y avoir des problèmes. J’ai demandé aussi à ce que nos ressortissants soient extrêmement prudents. Mais cela montre bien qu’il est très dangereux et parfois irresponsable, alors que l’on connaît le climat général, de rajouter de l’huile sur le feu.
C’est un appel à la responsabilité qui est fait. Nous respectons bien sûr et nous protégeons la liberté d’opinion et les tribunaux sont là pour dire si des excès ont été commis. Et nous refusons les amalgames et nous faisons appel à la responsabilité de chacun./.
Press briefing by French Prime Minister Jean-Marc Ayrault
following the Council of Ministers’ meeting –
Comments by Mr. Laurent Fabius, French Minister of Foreign Affairs
Paris, September 19, 2012
Q : …the freedom of expression regarding this “Charlie Hebdo” affair. (…) And what steps have you taken, together with other members of the government, to prevent things from going badly ?
A : As Jean-Marc Ayrault has just said, the freedom of expression is the rule in France. Of course, the government respects it. The freedom of expression is limited by the decisions of the courts. If there is a situation in which someone has overstepped the mark in some way then it’s up to the individuals, the groups to refer the matter to the courts which will decide if the provisions of the law – the Act of 1881 – have been observed. That’s the part about French law. And now, as you said, beyond the law, emotions are running high in a certain number of countries. As the foreign minister, I’m talking about foreign countries.
I was in Egypt yesterday and we know what took place in Libya last week and in other countries like Afghanistan. We must therefore urge people to demonstrate a spirit of responsibility, to avoid dangerous conflations i.e. that Muslims believe that there’s basically a whole range of countries that take a very lax approach, which is not the case at all. And that the so-called Western countries believe that Muslims are extremists, which is absolutely not the case. The Muslim religion is a peace-loving and peaceful religion.
In practical terms, after discussing this with the prime minister, I’ve called for increased vigilance in our missions abroad where there could be problems. I’ve also asked our nationals to be extremely cautious. But this shows that it’s dangerous and sometimes irresponsible, given the general climate, to pour oil on the fire.
We’ve called for a spirit of responsibility. Of course, we respect and protect the freedom of opinion and the courts are there to decide whether a line has been crossed or not. And we reject any conflations and urge everyone to demonstrate a spirit of responsibility./.